« La journée École inclusive est une première étape de réflexions et d’actions concrètes sur les sujets liés à l’inclusivité »

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La Journée École inclusive, qui aura lieu le 18 janvier 2024, ouverte à l’ensemble de la communauté normalienne, promet une réflexion participative sur les sujets d’inclusivité. La mise en place d’un appel à idées, permet à chacun et chacune de contribuer en proposant des projets sur ce thème. Cette dimension participative ne se limite pas à cet appel à idée : la journée elle-même offre des temps d’échanges et des discussions en petits groupes, favorisant le partage d’expériences et l’émergence d’idées.

Rencontre avec Dorothée Butigieg, directrice de la vie étudiante et enseignante d’anglais à ECLA (Espace des cultures et langues d’ailleurs) et Tiphaine de Gésincourt, responsable du pôle TalENS à l’ENS-PSL et responsable de la Cellule Egalité des Chances à PSL.

Qu’est-ce que la journée « École inclusive  » ? Dans quel contexte s’inscrit-elle ?

Dorothée Butigieg : Il s’agit de la deuxième édition d’une journée de réflexions et de débats que le directeur de l’ENS-PSL, Frédéric Worms, souhaite avoir à l’Ecole chaque année, sur un thème particulier qui intéresse toute la communauté. Après l’Ecole durable, organisée en janvier 2023, c’est l’Ecole inclusive qui sera le thème de la journée en 2024. Une première étape dans un parcours de réflexions et d’actions concrètes sur les différents sujets liés à l’inclusivité.


Tiphaine de Gésincourt : Cette journée s’adresse à toutes les personnes travaillant et étudiant à l’Ecole. La thématique choisie cette année est tellement vaste qu’il y aura de quoi faire travailler les méninges de tout le monde, aussi bien lors de la journée elle-même qu’en amont, grâce notamment à l’appel à idées. Le principe de cet appel ? Permettre à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de proposer un projet, une mesure, une action, ou bien de partager une initiative qui existe déjà et pourrait intéresser le reste de la communauté. La dimension participative de la journée sera également présente lors de la journée elle-même, puisqu’en plus des temps d’échanges qui suivront les interventions, la deuxième partie de l’après-midi sera entièrement consacrée à des discussions en petits groupes, pour partager des expériences, approfondir certains sujets et faire émerger des idées, dans un format différent de celui d’un amphi.

Quelle a été votre démarche pour préparer cette journée, dont le thème est très vaste ?

Dorothée Butigieg : C’est la direction qui en a fixé les grands principes et les principaux thèmes. L’interview de Frédéric Worms sur le sujet détaille en effet la démarche, les objectifs et les questions qui sont soulevées par la notion d’Ecole inclusive. Cela a été (sans jeu de mots !) notre fil directeur.


Tiphaine de Gésincourt : Nous avons organisé un certain nombre de rencontres afin de dégager les thèmes prioritaires et discuter du meilleur format pour cette journée : avec les référents et référentes (handicap, égalité femmes-hommes, racisme et antisémitisme, transidentité), les responsables des associations étudiantes en lien avec ces questions, les représentantes et représentants des étudiant.es aux conseils. Nous avons également invité les responsables des départements à une concertation sur la préparation de cette journée.


De nombreux sujets ont été évoqués pendant ces échanges, mais l’importance de certains d’entre eux a vite fait consensus, nous permettant ainsi de dégager des thèmes communs. On a essayé dans la mesure du possible de choisir des questions transversales, qui touchent autant la population étudiante que le personnel, pour que chacun et chacune se sente concernée. Cette étape a été riche, et a donné lieu à des conversations déjà très intéressantes !

Quels sont les grands thèmes de cette journée inclusive du 18 janvier à l’ENS ?

Tiphaine de Gésincourt : Il a été évidemment difficile de faire des choix, car nous aurions eu besoin de plusieurs journées pour aborder l’ensemble des sujets qui nous paraissent pertinents. Nous avons décidé de favoriser des interventions courtes (mais efficaces !) pour balayer un maximum de sujets. Mais malheureusement il y a des questions qui ne seront pas abordées, malgré tous nos efforts pour résoudre la quadrature du cercle. Elles pourront l’être dans de futures journées Ecole Inclusive, cette première étant un point de départ dans une démarche qui sera jalonnée d’étapes.
Nous avons également pris le parti d’être vraiment centré sur l’Ecole en invitant principalement des personnes de l’ENS ou de PSL.


Dorothée Butigieg : Concernant la structuration de ces thèmes, les suggestions des étudiants et édutiantes que nous avons rencontrées ont rejoint les idées du directeur – cela nous a bien facilité la tâche ! La journée sera donc divisée en trois grands thèmes : Entrer à l’école, Etudier et enseigner, Vivre et agir à l’Ecole et dans la société.
Dans chaque partie, l’introduction posera le cadre, afin de bien rappeler le contexte dans lequel fonctionne l’ENS-PSL. Puis suivront des interventions pour parler de l’existant, éclairer notre réflexion via la recherche et évoquer des perspectives.

D’autres dispositifs viendront compléter ce format classique qui consiste à avoir une présentation suivie d’un temps de questions et réponses.

Quelles sont ces autres manifestations qui vont faire vivre l’Ecole inclusive ?

Tiphaine de Gésincourt : Nous avons voulu que cette journée ne soit pas juste un événement ponctuel, aussi collectif et collaboratif soit-il, mais nous avons voulu l’inscrire dans une plus longue durée. Parce que l’inclusivité a de multiples facettes, comme notre Ecole !
Il y a aura d’une part deux expositions qui, en plus d’habiller notre Ecole pendant l’hiver, donneront à chacun.e l’occasion de faire des rencontres.
La première a peut-être déjà été vue par certains, car il s’agit des portraits de Femmes de Sciences. Cela donnera peut-être l’idée aux départements littéraires de créer des portraits de Femmes de Lettres !


La deuxième exposition est quant à elle inédite, et c’est un projet qui nous enthousiasme. Il s’agit de portraits de personnes travaillant à l’Ecole, dans les laboratoires et les services. Une première série de portraits qui sera complétée chaque année par d’autres clichés. Une jolie façon de se rencontrer autrement et de mettre en valeur tous les métiers de l’ENS !

Nous avons prévu d’autre part sur le temps du déjeuner de la journée du 18 janvier des stands qui seront situés à différents endroits du 45 rue d’Ulm.
Même celles et ceux qui seraient passés à travers les gouttes de la communication autour de l’événement ne pourront pas l’ignorer. L’idée est aussi de mettre un coup de projecteur sur des associations de l’Ecole et des projets qui méritent toute notre attention dans le contexte de l’Ecole inclusive. C’est un prolongement de la Journée et une belle façon aussi de rencontrer des jeunes (et des moins jeunes) qui s’engagent.


Dorothée Butigieg : Le cycle mis en place avec le ciné-club proposera une autre approche du sujet de l’inclusivité, dans des espaces temps différents, qui vont susciter la réflexion et la discussion. Avec une sélection pointue et des invité.es de qualité, cela promet de beaux échanges en amont de la journée.

Enfin, nous organisons une représentation de la pièce de théâtre Ninon, le 16 janvier à 12h30. Parce qu’elle traite de troubles dys, un handicap invisible répandu et pourtant encore trop peu reconnu et accompagné, c’est un événement qui nous tient à cœur. Nous espérons que nous serons nombreux et nombreuses à nous reconnaître dans cette pièce, parce que nous-mêmes en situation de handicap, ou proches de personnes dys – ou tout simplement parce que nous ne savons pas bien de quoi il s’agit et souhaitons en savoir plus. Après la représentation les personnes du public seront invitées à échanger sur le sujet, à exprimer leurs réactions, poser leurs questions, partager leur expérience.

Qu’attendez-vous de cette journée ?

Tiphaine de Gésincourt : Pour nous la journée sera réussie si elle a suscité de l’intérêt de la part de l’ensemble de la communauté : on espère une participation massive le 18 janvier, mais aussi dans les événements en amont, et bien sûr sur la plateforme en ligne via l’appel à idées. On espère connaitre par ce biais les initiatives qui existent déjà à l’ENS, qu’elles soient individuelles ou dans les structures.


Dorothée Butigieg : Et c’est évidemment le but de la journée que de mener à des mesures et des actions, qui pourront se déployer à court, moyen et long terme. La Fondation de l’ENS comme l’A-Ulm ont exprimé leur grand intérêt pour la démarche et les sujets, et pourraient aider l’Ecole à soutenir des projets.